O registro

Quand on arrive au Brésil avec un visa (de travail, de résidance, etc), il faut s’inscrire au Registre des étrangers dans les 30 jours suivants l’entrée dans le pays. En tant que futurs citoyens étrangers modèles, nous y sommes allées dès la semaine de notre arrivée. Et hop, une première visite juste pour récupérer les papiers nécessaires et savoir ce qu’on doit payer et comment (ben oui, faut investir un minimum pour être en règle). Deuxième visite mardi et là, la catastrophe : on nous annonce 3 heures d’attente. No way ! Surtout que le préposé à l’accueil nous assure que si on revient le lendemain matin, en 1H30 ce sera réglé. Alors hier matin, nous y retournons. Et là, re-catastrophe : un groupe de jeunes mormons-de-l’église-de-jésus-des-saints-des-derniers-jours (si,si, il y avait tout ça d’écrit sur leur petit badge) a eu la même idée que nous. Sauf qu’en plus eux, ils ont dû se lever à pas d’heure et sont arrivés avant nous. Enfin les bureaux ouvrent officiellement et le préposé à l’accueil (il est là tout le temps celui-là) demande quelles sont les personnes qui étaient là la veille et n’ont pu être reçues. Tamtam, je brandis mon ticket de la veille et hop, la vingtaine de jeunes devra attendre qu’on s’occupe de moi pour aller sauver le monde (je sais c’est mal – surtout que moi je n’ai sauvé personne hier mais bon). Arrive donc notre tour, et c’est là qu’on réalise que ça commence à devenir rigolo.

Me voilà donc, mon dossier complet sous le bras, assise face à l’agent1, pendant que mon HMV est reçu par l’agent2. Chacun d’eux dispose de son propre bureau et de son ordinateur mais par contre, ils partagent tout le reste : ciseaux, stylo, colle, petit cadre en carton pour être sûr que ta signature ne dépasse pas du cadre, etc. Et l’agent1, quand il redécoupe une photo d’identité pour qu’elle s’adapte pile poil bien à l’emplacement prévu sur le dossier, ça lui prend bien 3 minutes. Bref, il vérifie tout bien et m’envoie vers l’agent3. Sauf que l’agent3 il est en pleine conversation téléphonique avec un pote ! Bref, après 5 minutes d’attente devant l’agent3, je comprends pourquoi on m’a envoyée vers lui : prise d’empruntes ! Mais attention, la vraie prise d’empruntes avec de la vraie encre bien noire et on va prendre 2 fois l’emprunte de chacun de tes 10 doigts ainsi que l’emprunte de ta main (et ça, les Experts Miami ils peuvent s’en servir même si tu t’es brûlé  les bouts de doigts à l’acide !).

Retour vers l’agent1 qui me dit d’attendre et qu’on va m’appeler. Donc nous attendons. Longtemps. Très longtemps. Je vais voir où ça en est et découvre avec effroi que les dossiers s’empilent sur le bureau d’à côté. Mais l’agent3 me rassure, c’est l’agent4 qui va s’en occuper. Sauf que l’agent4, il n’est pas là. Et ce n’est qu’après près de 3 heures d’attente que l’agent4 arrive enfin et finalise le registro. Et encore, c’est juste un registro manuel ! (faut bien que l’agent5 ait du boulot lui aussi). Bref, j’ai un petit bout de papier, valable 6 mois qui dit que je suis en règle sur le sol brésilien. Et dans six mois, j’irai faire prolonger ce petit bout de papier et si tout va bien dans une dizaine de mois, j’aurai ma carte de résident étranger.